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Mots Ruelle
10 juillet 2008

ma grand mère

été dans les années 60, elle me tient la main, nous nous promenons le long des commerces sur la plage, "tu as faim ? me dit elle, tu veux une glace, ou une gauffre au sucre ? prétexte pour m'offrir quelque chose, elle a toujours le porte monnaie dans la main, il n'est pas rangé dans son sac, c'est pas la peine, une marraine se doit de faire plaisir à sa filleule, alors elle m'offre une glace, ce glacier qui s'appelle "au cornet d'amour", quel joli nom, car de l'amour elle m'en a donné, toute mon enfance, pendant mes vacances chez elle, où elle hébergeait une ribambelle de petits enfants, où elle préparait les gouters, le pain, le chocolat, les fruits, les gateaux, et même des crépes, l'hiver, une montagne de crêpes, elle restait longtemps devant le poèle pour les cuire, et la maison embaumait le sucre et la vanille, et les rires aussi quand elle faisait tomber une crêpe, elle riait aussi, comme une enfant, elle n'a jamais veilli ma grand mère, à chaque anniversaire elle disait : "j'ai vingt ans aujourd'hui, pourquoi compter les années, elle s'en moquait j'en suis sûre, elle me disait tout bas, devant le gateau et les bougies : on ne peut pas revenir en arrière, acceptons les années, Dieu m'a donné une bonne santé et pleins de petits enfants, je n'ai pas de raison de me plaindre, et elle me serrait dans ses bras, et tous ces étés passés avec elle, les jeux dans les dunes du nord, les cueillettes de "catherinettes", ces petits fruits qui ressemblaient un peu aux mûres, noirs et juteux, qui nous tâchaient les vêtements, les mains et surtout la bouche, car on en mangeait autant qu'on en mettait dans le panier, elle adorait nous voir revenir avec nos cueillettes, les tâches, elle les voyait pas, elle pensait déjà aux confitures et aux tartes qu'elle allait confectionner!!! son bonheur c'était de voir nos joues bien rouges, et de nous préparer des tartines car nous revenions affamés, de nos après midi de liberté, et de nos jeux intrépides..... elle avait fêté ses 100 ans,  avait encore bu une coupe de champagne, elle avait sourit encore, et elle est partie tout doucement comme une bougie qui s'éteint avec un souffle d'air, elle me laisse que des souvenirs de bonheur, des ballades au bord de la mer, des soirées l'hiver, où elle me serrait dans son grand châle en laine, parfois elle chantonnait de vieilles chansons, puis sa voix venait de loin et je m'endormais bien au chaud dans ses bras, c'était tout çà ma grand-mère, un coeur immense et elle me manque beaucoup. 

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